Gros plan sur les salins : relevez vos vacances d’une touche de sel !

Littoral atlantique, côte méditerranéenne ou Jura, le sel a marqué l’histoire et les paysages de France. En Camargue, l’hôtel Noemys Aigues-Mortes, situé à moins de 10 minutes en voiture du salin de la ville, vous offre une porte d’entrée spectaculaire dans ce monde salé.

Les salins d’Aigues-Mortes, entre terre et mer

Siège historique de la société des Salins du Midi, le salin d’Aigues-Mortes s’étend sur 9 800 hectares. Vous pouvez en faire le tour à pied, à vélo ou en petit train, avec un guide ou en autonomie. A Aigues-Mortes, les premiers salins remontent à l’Antiquité. Aujourd’hui, dix sauniers, « agriculteurs de la mer », perpétuent la tradition : mise en eau des bassins au printemps, grâce à un canal reliant directement le salin à la mer, accompagnement de la « cristallisation » du futur sel, d’avril à septembre, puis de la concentration, en été, qui permet l’évaporation quasi totale de l’eau de mer. Les salins d’Aigues-Mortes permettent une production de sels variée : gros sel, sel fin et, bien sûr, fleur de sel de Camargue ramassée traditionnellement à la main, en fin de saison, par les sauniers. Les salins d’Aigues-Mortes sont une importante réserve naturelle et abritent de très nombreux flamants roses, ainsi que plus de 200 espèces végétales spécifiques au milieu salicole. Parmi ces espèces, une micro-algue est particulièrement représentée, la Dunaliella Salina de Camargue. Riche en caroténoïde, aux pouvoirs antioxydants et en glycérol, aux vertus apaisantes et hydratantes, la Dunaliella Salina est utilisée comme un cosmétique naturel très efficace contre le vieillissement de la peau. Chaque année, en été, la Dunaliella Salina gagne en vigueur et s’épanouit en une floraison rose vif, qui donne une couleur éclatante à l’eau des salins de Camargue. Un phénomène extraordinaire à ne pas manquer !

Toujours dans le sud de la France, sur le littoral méditerranéen, vous pouvez aussi découvrir les sites de Salin-de-Giraud, près d’Arles, les salins d’Hyères ou encore ceux de l’île Saint-Martin, près de Gruissan, sans oublier les marais salants de Porto-Vecchio, en Corse.

Le Jura, l’autre pays du sel

S’il est une autre région où le sel a marqué l’histoire, le paysage et la vie des habitants, c’est bien la Bourgogne-Franche-Comté. La commune de Salins-les-Bains, dans le Jura, au creux de la vallée de la Furieuse, vit encore aujourd’hui à l’heure salée. Therma Salina, établissement thermale de la ville, offre ses eaux riches en chlorure de sodium et en oligo-éléments aux curistes venus soulager leurs douleurs articulaires, gynécologiques et de croissance. Ces cures de 18 jours sont reconnues par la Sécurité sociale. Des espaces bien-être sont, de plus, accessibles à tous, notamment le bassin thermo ludique avec espace jacuzzi, buses de massages, couloir de nage à contre-courant et cols de cygnes.
Outre les thermes, l’éco-tourisme est à l’honneur à Salins-les-Bains, entre le mont Saint-André, surmonté de son fort Vauban, souvenir d’un temps où la riche Franche-Comté venait d’être rattachée à la France et le mont Poupet, l’un des points culminants du Jura. Au centre de la ville, vous pourrez aussi visiter la Grande Saline, qui fait partie, au même titre que le site d’Arc-et-Senans, des sites de Bourgogne-Franche-Comté classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce site exceptionnel, qui s’étendait jadis sur 2 hectares, en surface et en sous-sol, conserve la mémoire et de savoir-faire de 1200 années consacrées à la fabrication du sel en Franche-Comté. Vous visiterez la galerie souterraine construite au Moyen- ge, aux voûtes impressionnantes et aux puits d’extraction d’eau salée. En remontant à la surface, vous suerez, en pensée, à l’évocation des ouvriers chargés de faire chauffer la « poêle à sel » pour favoriser l’évaporation de l’eau. Et vous ne manquerez pas d’écouter le témoignage des anciens sauniers : entamée au 8e siècle à Salins-les-Bains, l’exploitation du sel n’a cessé qu’en 1962.

Après un passage à l’église Saint-Anatoile, en hommage au saint-patron de la ville, vous pourrez enfourcher votre bicyclette pour suivre la voie des Salines. Cette véloroute, en site propre et en site partagé, vous permettra de suivre, en pente douce, la ligne du « saumoduc » en épicéa de 21 kilomètre reliant jadis Salins-les-Bains, où jaillissaient les sources salées à la saline d’Arc-et-Senans, au nord, en lisière de la forêt de Chaux, lieu de nature préservée, 2e forêt domaniale de France. Vous pourrez, au passage, faire une halte à Mouchard, la « Cité du Bois », où sont formés aux techniques les plus modernes les futurs professionnels de la construction bois et de l’ébénisterie. Vous arriverez ensuite dans le département du Doubs et mettrez le cap la saline royale d’Arc-et-Senans, site exceptionnel, figurant sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco avec le site de Salins-les-Bains.

Arc-et-Senans : un projet royal pour une réussite « saumâtre »

C’est Louis XV, qui, dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, décida la construction d’une saline royale, en bordure de la forêt de Chaux. Les arbres serviraient de carburant aux chaudières utilisées pour faire évaporer l’eau contenue dans la saumure extraite à Salins-les-Bains et conduite jusqu’à Arc-et-Senans grâce « saumoduc ». L’architecte Claude-Nicolas Ledoux imagina une structure révolutionnaire pour cette manufacture d’un nouveau genre, qui devait produire en quantité : 6000 tonnes de sel gemme devaient être produites chaque année sur le site. Cependant, jamais la saline royale n’atteignit les objectifs fixés.

Si la production ne fut pas au rendez-vous, l’architecture exceptionnelle de Claude-Nicolas Ledoux, elle, traversa les siècles, jusqu’à nos jours. Cette manufacture, qui était aussi un lieu de vie, accueillait dans son vaste arc de cercle les habitations des ingénieurs, cadres et ouvriers, les sites de production proprement dits, les écuries, la maréchalerie, la tonnellerie… En tout, ce sont 11 bâtiments que vous pouvez découvrir aujourd’hui sur ce site exceptionnel.